mardi 4 novembre 2014

Le tragique dénouement d’une tentative de mariage mixte


.Au secours ! Au Secours ! Au Secours ! Cria M. H.B qui sortait en courant de son appartement. Le propriétaire du locale était surpris par les cris ; mais il sera choqué par l’écoulement du sang de son paisible locataire qui porte de grave blessures au ventre. Apres la présentation du Monsieur blessé à la police, les secouristes du jour ont découvert le corps sans vie d’une jeune fille qui rendait par le passé des visites d’amour à ce locataire.
Au-delà de l’aspect tragique de la fin de cet amour et son épilogue que nous regrettons vigoureusement, il y’a un grave problème social qui interpelle nos consciences. Cette tragédie qui s’est déroulée la semaine passée au quartier Bagdad à Nouadhibou (capitale économique de la Mauritanie) est la conséquence d’un complexe de supériorité que certains maures blancs (beïdanes) ont à l’égard des maures noires ou harratines. En effet la fille décédée est une mauresque blanche qui avait la ferme intention de se marier avec ce Monsieur  qui est de la souche harratine; mais les parents de la demoiselle s’opposèrent au mariage de leur fille avec un harratin.
Ce dernier s’est abstenu d’avoir des contacts avec la fille et refusait de lui ouvrir les portes de son appartement quant-elle lui rendait visite ; il a décidé de faire sa vie avec une autre demoiselle. Incapable de supporter cette mésaventure, la première renoue avec celui qu’elle voulait avoir comme époux. Cette amoureuse est revenue avec un esprit revanchard à l’égard de celui qui s’est abstenu, malgré lui, de continuer cette aventure. Il semble qu’elle a poignardé le Monsieur qui a réagi violemment jusqu’à causer la mort de la fille. A la fin de la relation amoureuse la fille est décédée, le Monsieur est dans un état critique et tout cela à cause du racisme de notre société.
La société Beidane mauritanienne interdit à la femme beidane d’épouser un noir, mais elle est davantage stigmatisée si son choix porte sur un harratin qui lui, aussi, est soumis à l’interdiction absolue d’épouser une beidane. L’interdiction infligée à ces deux personnes a déjà fait de nombreuses victimes et elle en fera davantage si cette injustice n’est pas combattue. Ce tabou perdure à cause de notre mutisme parce qu’on ne peut pas en parler. Malheureusement les mariages entre femmes mauresque et hommes hartanis sont le plus souvent l’occasion où le racisme se manifeste haut et fort et l’Etat a toujours une position mitigée face à ce phénomène. Dans la tragédie de Nouadhibou, nos parents beïdanes et leurs sociétés ont certes une grande part de responsabilité.
Le phénomène de mésalliance est un complexe trop fréquent dans nos différentes sociétés ; mais nous devons tous savoirs que les désirs des femmes et des hommes ne peuvent pas être soumis à des considérations d’ordres raciales, ethniques ou autres. Les phénomènes de sédentarisations et de brassages culturels ne permettent pas cette vie en autarcie qui permettait à chaque clan, fraction, tribu ou ethnie ou autre entourage restreint de vivre à l’abri du contact avec les autres.
L’AFCF a toujours aidé les couples victimes des caprices de cette tare sociale qui édifie des barrières psychologiques. Nous combattons ces tabous et traditions parce qu’elles sont nuisibles et crée des fossés entre toutes nos communautés. Nous rappelons à l’Etat toutes ses responsabilités dans ce domaine et qu’il doit impérativement combattre toutes ces formes du racisme qui sévissent dans toutes nos composantes ethniques .Nous condamnons rigoureusement toutes les formes de racisme, nous avons toujours aidé ceux qui ne parviennent pas à dépasser cette barrière.
Nous réclamons l’égalité des chances et en droit entre tous les habitants de ce pays !
Nous condamnons toutes les formes du racisme !
Nous brisons le silence, levons les tabous et informons sur les violences basées sur le genre!

AFCF
Mohamed Ould Abdou

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