lundi 16 février 2015

La saga des viols sur mineures continue : Rogheya, 14 ans violée puis tuée

Le corps de Roghaya Mint Yacoub, 14 ans a été retrouvé sans vie, mercredi 11 février au niveau du Secteur 18 Tarhil (Arafat) apprend-on de sources sûres. Comme Penda Sogué, Yaye, Zeynab, l’adolescente a été violée puis tuée par un ou plusieurs agresseurs avant d’être jetée dans une ruelle. Nafissa elle avait échappée au viol, survécue de ses brulures mais sera marquée à jamais par cet épisode sombre de sa vie. Les auteurs de ce forfait courent toujours, une enquête a été ouverte. Ce nouveau crime conforte encore une fois les statistiques des ONG qui luttent contre les violences basées sur le genre. Selon elles, plus de 80% des victimes sont des mineures. Des condamnations fuseront de partout. Mais vu que nous (mauritaniens) avons la mémoire courte et que les autorités sont accusés de faire « la sourde oreille », le drame des viols sur mineures va se poursuivre à coup sûr. Il faut rappeler que notre république islamique ne dispose toujours pas d’une législation spécifique sur les violences faites aux femmes. Les forces de sécurités aux abonnés absents, le viol se banalise chaque jour un peu plus et emporte des innocentes et brise des familles. Les ONG qui luttent contre ses violences, plaident la levée de la réserve sur la CEDAW (Convention pour l’Elimination de toute forme de Discrimination à l’égard des femmes), convention qui suggère la mise en place d’une législation spécifique pour le crime de viol, « est en plus de la sensibilisation la seule issue ». « Il est extrêmement difficile de punir un violeur parce que c'est la femme, toujours, qui est taxée de prostitution et de tout ça. Et quand elle vient porter plainte en tant que victime, elle se transforme en auteur» dit Aminetou Mint Moctar, présidente de l’AFCF (association mauritanienne des femmes chefs de familles) sur les ondes de la Deutsche Welle ». Les victimes de viols, ajoute Me Fatimata Mbaye, présidente de l’AMDH, ont souvent du mal à faire reconnaitre les faits même devant les médecins. 2,7 Milliards de jeunes filles et femmes vivent dans un pays n’ayant pas criminalisé explicitement le viol, selon ONU FEMME. La Mauritanie en fait partie. A qui le tour ? Ma petite sœur, ta fille, femme, la fille du voisin……. ? Nous ne le sauront qu’après le mal fait. L’heure est grave, la banalisation de ces actes avance à grand pas. Ces barbares rodent un peu partout en toute impunité et ne portent pas de pancarte « je suis un violeur ». Face à ces viols et meurtres d’adolescentes, les mauritaniens dénoncent l’inefficacité des forces de l’ordre. Mais pour certains, il faut s’adapter à la vie en ville. « On laisse les fillettes s promener seules comme au village ou au campement, Nouakchott est devenue une ville comme ailleurs, l’insécurité y règne… » dit une femme. Les viols de fillettes ne font guère partie du débat public en Mauritanie. Seules quelques associations féminines battent le pavé contre ce phénomène. Les politiques, eux, discutent dialogue, élections anticipées, âges des candidats a la présidentielle… Amadou Sy mauriweb

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