.Au secours ! Au Secours ! Au Secours ! Cria
M. H.B qui sortait en courant de son appartement. Le propriétaire du locale
était surpris par les cris ; mais il sera choqué par l’écoulement du sang
de son paisible locataire qui porte de grave blessures au ventre. Apres la
présentation du Monsieur blessé à la police, les secouristes du jour ont
découvert le corps sans vie d’une jeune fille qui rendait par le passé des
visites d’amour à ce locataire.
Au-delà de l’aspect tragique de la fin de cet amour et son épilogue que
nous regrettons vigoureusement, il y’a un grave problème social qui interpelle
nos consciences. Cette tragédie qui s’est déroulée la semaine passée au
quartier Bagdad à Nouadhibou (capitale économique de la Mauritanie) est la
conséquence d’un complexe de supériorité que certains maures blancs (beïdanes)
ont à l’égard des maures noires ou harratines. En effet la fille décédée est
une mauresque blanche qui avait la ferme intention de se marier avec ce
Monsieur qui est de la souche harratine; mais les parents de la
demoiselle s’opposèrent au mariage de leur fille avec un harratin.
Ce dernier s’est abstenu d’avoir des contacts avec la fille et refusait de
lui ouvrir les portes de son appartement quant-elle lui rendait visite ;
il a décidé de faire sa vie avec une autre demoiselle. Incapable de supporter
cette mésaventure, la première renoue avec celui qu’elle
voulait avoir comme époux. Cette amoureuse est revenue avec un esprit
revanchard à l’égard de celui qui s’est abstenu, malgré lui, de continuer cette
aventure. Il semble qu’elle a poignardé le Monsieur qui a réagi violemment
jusqu’à causer la mort de la fille. A la fin de la relation amoureuse la fille est décédée, le Monsieur est dans un état
critique et tout cela à cause du racisme de notre société.
La société Beidane mauritanienne interdit à la femme beidane d’épouser un
noir, mais elle est davantage stigmatisée si son choix porte sur un harratin
qui lui, aussi, est soumis à l’interdiction absolue
d’épouser une beidane. L’interdiction infligée à ces deux
personnes a déjà fait de nombreuses victimes et elle en fera davantage si cette
injustice n’est pas combattue. Ce tabou perdure à cause de notre mutisme parce
qu’on ne peut pas en parler. Malheureusement les mariages entre femmes
mauresque et hommes hartanis sont le plus souvent l’occasion où le racisme se
manifeste haut et fort et l’Etat a toujours une position mitigée face à ce
phénomène. Dans la tragédie de Nouadhibou, nos parents beïdanes et leurs sociétés ont certes une grande part de responsabilité.
Le phénomène de mésalliance est un complexe trop fréquent dans nos
différentes sociétés ; mais nous devons tous savoirs que les désirs des
femmes et des hommes ne peuvent pas être soumis à des considérations d’ordres
raciales, ethniques ou autres. Les phénomènes de sédentarisations et de brassages culturels ne permettent pas cette vie en autarcie qui
permettait à chaque clan, fraction, tribu ou ethnie ou autre entourage
restreint de vivre à l’abri du contact avec les autres.
L’AFCF a toujours aidé les couples victimes des caprices de cette tare
sociale qui édifie des barrières psychologiques. Nous combattons ces tabous et
traditions parce qu’elles sont nuisibles et crée des fossés entre toutes nos
communautés. Nous rappelons à l’Etat toutes ses responsabilités dans ce domaine
et qu’il doit impérativement combattre toutes ces formes du racisme qui
sévissent dans toutes nos composantes ethniques .Nous
condamnons rigoureusement toutes les formes de racisme, nous avons toujours
aidé ceux qui ne parviennent pas à dépasser cette barrière.
Nous réclamons l’égalité des chances et en droit entre tous
les habitants de ce pays !
Nous condamnons toutes les formes du racisme !
Nous brisons le silence, levons les tabous et informons sur les violences
basées sur le genre!
AFCF
Mohamed Ould Abdou
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